Communiqué de Presse Commémorant la Journée Internationale de la…
LE RÉSEAU AFRICAIN POUR LA JUSTICE PÉNALE INTERNATIONALE (RAJPI) COMMÉMORE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA JUSTICE, EXHORTE LES GOUVERNEMENTS DE LA RÉPUBLIQUE DU BÉNIN CÔTE D’IVOIRE ET DE LA TANZANIE À RECONSIDER LEUR RETRAIT DE L’ACCÈS À LA COUR AFRICAINE PAR DES INDIVIDUS ET DES ONG.
Aujourd’hui, le Réseau africain pour la justice pénale internationale (RAJPI) commémore le 22e anniversaire de la Journée mondiale de la justice internationale et appelle à mettre fin à l’impunité pour les crimes internationaux en Afrique. Le réseau, qui comprend plus de 150 organisations de la société civile (OSC) et coalitions à travers l’Afrique, exhorte les gouvernements africains à soutenir la Cour des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine et à s’engager à actualiser la chambre criminelle de la Cour en ratifiant et en mettant en œuvre le Protocole au Statut. de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme (Protocole de Malabo).
Les OSC africaines du réseau exhortent également les gouvernements de la Tanzanie, du Rwanda, de la Côte d’Voire et du Bénin, qui avaient empêché leurs citoyens d’accéder directement à la Cour africaine, d’annuler les décisions afin de donner à la Cour les moyens de s’acquitter de son mandat. [1 ]
Journée mondiale de la justice
Le 17 juillet 1998, les statuts de la Cour pénale internationale (CPI) ont été adoptés à Rome. Pour marquer cet anniversaire fondateur, le 17 juillet a été déclaré «Journée de la justice internationale» et est commémoré à travers le monde, en particulier par les États parties au Statut de Rome et les partisans de la CPI.
L’RAJPI saisit cette occasion pour saluer l’immense effort de la Cour pénale internationale (CPI) et d’autres organes judiciaires régionaux comme la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, dans la lutte contre l’impunité dans le monde, en particulier en Afrique.
L’objectif de cette journée est d’unir le soutien à la justice pour les crimes internationaux tels que définis dans le Statut, ainsi que de promouvoir les droits des victimes. Aujourd’hui rappelle au monde l’engagement global pris en 1998 dans le Statut de Rome de la CPI pour aider à prévenir les crimes graves, décourager ceux qui mettent en danger la paix, la sécurité et le bien-être du monde, et faire en sorte que les auteurs de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes d’agression sont tenus pour responsables de leurs actes, qui joueraient un rôle essentiel pour rendre justice aux victimes d’atrocités de masse et empêcher leur répétition. Chaque État, et la communauté internationale dans son ensemble, a un rôle à jouer dans cette bataille historique contre l’impunité.
Depuis 2002, la CPI a jugé les auteurs de crimes tels que l’utilisation d’enfants soldats en République démocratique du Congo (RDC), la violence sexuelle en République centrafricaine (RCA) et la destruction systématique du patrimoine culturel commun de l’humanité à Tombouctou, au Mali. Ce faisant, la Cour a aidé à établir que toute personne, quel que soit son rang ou sa fonction, peut être tenue pour responsable d’atrocités qui violent le droit international et ternissent la conscience de l’humanité. De sa création à nos jours, la CPI a été impliquée dans plusieurs enquêtes, examens préliminaires; a émis des mandats d’arrêt, des citations à comparaître; des personnes ont été détenues et des affaires ont été ouvertes, etc. Ces actions sont saluées par l’ANICJ qui estime qu’aujourd’hui la CPI apporte une contribution énorme à la lutte contre l’impunité et au maintien de l’ordre mondial par son effet dissuasif. Sa récente confirmation d’enquêtes possibles sur les crimes internationaux en Afghanistan, malgré la pression politique des États-Unis d’Amérique, témoigne du courage et de l’engagement envers la justice des principaux acteurs et du personnel de la CPI.
Parallèlement à la CPI, des mécanismes nationaux et régionaux, comme la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que des tribunaux ad hoc et mixtes, ont également contribué au renforcement de la justice internationale. Les principes de la justice internationale ont également été renforcés par la mise en accusation de l’auteur présumé de crimes de guerre. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, en tant que l’un des principaux organes de l’Union africaine, est chargée de renforcer le système de protection des droits de l’homme sur le continent. Le tribunal a été créé afin de créer un organe de défense des droits de l’homme solide et crédible chargé de tenir les États responsables et de fournir aux individus un certain accès à la justice. Le Protocole de Malabo envisage d’étendre la compétence de cette cour aux poursuites pénales des auteurs de crimes internationaux. Pour que le Protocole entre en vigueur, il faut 15 ratifications, ce qui, aujourd’hui, l’ANICJ exhorte tous les États africains à ratifier le Protocole ainsi que le Statut de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme, et à s’engager fermement dans l’actualisation de la Cour pénale africaine , afin que des millions de victimes sur le continent puissent accéder au tribunal pour obtenir réparation et justice.
Enfin, en cette Journée mondiale de la justice internationale, nous, en tant qu’Africains, devons nous rappeler en tant que continent les acquis de la recherche de la justice, de l’équité et de la responsabilité pour toutes les atrocités de masse, non seulement en tant que responsabilité institutionnelle et obligation légale, mais en tant que nécessité et obligation.
- Chino Obiagwu S.A.N.
Coordinateur, RAJPI.
[1] [1] Ces pays ont récemment retiré leurs ratifications de l’article 36 (4) du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples portant création de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, qui permettait à leurs citoyens de porter plainte devant le tribunal. La Tanzanie accueille le tribunal (à Arusha), et son retrait de la déclaration d’accès direct des citoyens montre son manque de soutien à la cour.